LES BOSSES DU 13
TRES TRES DUR !!!
Le dimanche 16 septembre 2007 a eu lieu à Marseille, la très médiatique cyclosportive des Bosses du 13.
Francesco ARNI, Laurent LESPAGNOL et Pierre DORIVAL ont participé au grand parcours de 164km
Voici les résultats :
Le 1er fait 4h46'29 et il y a 314 arrivants
Laurent LESPAGNOL : 214ème en 6h26'26 et 59ème sur 78 dans la catégorie E (Brevet d'Argent)
Francesco ARNI : 246ème en 6h40'10 et 41ème sur 49 dans la catégorie F (Brevet d'Argent)
Pierre DORIVAL : 253ème en 6h45'58 et 25ème sur 35 dans la catégorie I (Brevet d'Or)

Photos tirées du site de Maindru

Le compte-rendu de Laurent :
Nous étions 3 représentants du CCO ce dimanche 16 septembre 2007 pour prendre le départ de la réputée et très
fréquentée cyclosportive marseillaise "Les Bosses du 13".
Le départ avait lieu à la faculté des sciences de Luminy, au pied du Col de la Gineste, tout comme l'arrivée d'ailleurs qui, Coupe du Monde de Rugby oblige, délaissait cette année le Stade Vélodrome. Dommage !
Ayant retiré nos dossards la veille au soir, nous arrivions fin prêts 1 heure avant le départ. Malgré tout, les derniers préparatifs, longs, très longs, ne nous permettaient pas de prétendre à autre chose que le ... 5ème et dernier sas de départ. Autant dire qu'avec 2500 participants, il fallut attendre une dizaine de minutes après le top départ pour que nous nous élancions à notre tour !

Après une belle pagaille au départ, nous parvenions enfin à enclancher les cales et c'était parti pour 165 km et 2500 m de dénivelé.
Au bout de 2 km de descente rapide, nous nous trouvions déjà au pied du col de la Gineste, l'une des 2 principales difficultés du parcours, à monter à froid sur 4 km. Il suffisait de lever les yeux vers le haut du col pour voir que les premiers ne nous avaient pas attendus. La montée était réalisée assez tranquillement puis nous basculions sur une zone de plat légèrement descendant, qui devait nous mener sur Cassis, au km 14. A peine remis de la première montée, je trouvais les ressources pour récupérer coup sur coup 2 paquets, avant la descente abrupte sur Cassis.

Puis c'était une nouvelle zone de plat avant d'aborder le Pas de Belle Fille, belle montée bien régulière sur 2/3 km, où je continuais de doubler allègrement une file ininterrompue de cyclos, en prenant tant que possible la roue de ceux qui étaient un peu plus rapides. La descente suivante nous conduisait vers La Ciotat, avant une rapide montée de Ceyreste au km 26, qui passait encore bien.

Puis on abordait la montée du Grand Caunet, sur 4 km, débutant par une sorte de mur en plein village et continuant par une très belle ascension dans une forêt de pins. Le rythme était encore rapide, il fallait profiter de la sensation grisante procurée par tous ces dépassements permanents et la motivation d'avoir en permanence des petits groupes plus rapides en point de mire

Au km 39, on passait devant le camp du Castellet, puis après le passage à Cuges-les-Pins, nous abordions le col de l'Ange, rapidement avalé, avant de redescendre vers Gémenos, lieu de bifurcation des différents circuits proposés.

Peu avant Gémenos, un TGV de cyclistes nous croisait dans l'autre sens. Il s'agissait des coursiers qui effectuaient le petit parcours et qui, partis certainement dans les premiers sas, étaient déjà sur le retour. En tout cas, c'était assez démoralisant !
Nous entrions dans Gémenos à 20/25 et 5 mn plus tard, je me retrouvais presque tout seul à commencer l'ascension de l'Espigoulier, la principale difficulté.
Explication : la première bifurcation vers le circuit de 93 km dégarnissait notre groupe d'une première moitié de ses membres. Au rond-point suivant, la seconde bifurcation retirait une nouvelle moitié de ce qui restait du groupe. Résultat, nous n'étions plus que 5/6 à nous retrouver sur le grand parcours de 164 km. Pour couronner le tout, 3 coureurs s'arrêtaient au ravitaillement situé 100 m après le croisement, si bien que la montée de l'Espigoulier débutait seul, avec un seul cycliste possédant 150/200 m d'avance en point de mire, distance que je garderai telle que jusqu'au sommet. Cette ascension de 10 km se faisait sur un rythme plus lent que les précédentes, et les dépassements se faisaient alors rares. C'était le moment de profiter du magnifique paysage, alors que le soleil commençait à chauffer sérieusement. Un rapide coup d'oeil au compteur au début du col m'indiquait 58 km parcourus pour une moyenne de 30,7 km/h.
La montée était relativement plaisante, la vitesse était alternativement de 14/15km/h sur le versant exposé au vent et de 17/18 dès que le vent était favorable sur l'autre versant. A 2 km du sommet, un nouveau cycliste était en vue, mais il résistait et une accélération permettait de passer devant. Mais tout de suite après, je sentais que ça coinçait et il repassait devant. Je devais alors me faire violence pour, à 500 m du sommet, rattraper le récalcitrant et revenir sur celui que j'avais en point de mire tout le long de la montée.

Malheureusement, les descentes ne sont pas mon fort et dès le début, je me faisais distancer, n'osant pas prendre les virages à fond et la circulation étant à mon goût trop importante en sens inverse, entre les automobiles et les coureurs du 133 km qui revenaient par petits paquets sur Marseille. Je me résignais alors en compagnie de 3/4 autres cyclistes et nous arrivions alors au ravitaillement de La Coutronne, où je décidais de m'arrêter pour remplir le bidon. Je me forçais à manger un peu mais ça ne passait pas très bien et c'était reparti pour la suite avec un petit groupe, qui devait s'étoffer un peu en reliant Nans-les-Pins au km 84 et Saint-Zacharie au km 97, après de longues zones de plat et de descentes. Nous abordions à une douzaine de rescapés la longue, irrégulière et donc difficile montée menant au Plan d'Aups, sur 10 km, débutant par un "qu'est-ce que c'est qu'ce truc ?" et finissant de la même façon !
Des portions à 10% pour démarrer et presque autant pour terminer. Entre les 2, une montée dans les pins, sur un revêtement n'aidant pas le pauvre dos et sous un soleil accablant. Je ne m'attendais pas à cela et un "A plus tard et bonne chance" lancé par un cyclo à l'un de ses potes (le 62, un petit jeune qui montrait depuis quelques kilomètres des signes de fatigue...) m'intriguait et me laissant penser que quelque chose se tramait !
La groupe explosait dès la première rampe, j'arrivais à suivre dans un premier temps, mais la récupération ne se faisait pas aussi bien qu'au début et je cédais peu à peu du terrain. Cependant, je gardais suffisamment de forces jusqu'au dernier kilomètre de cette montée d'enfer. Là, les derniers hectomètres étaient difficiles (mais pour tout le monde je crois) et le compteur affichait 8, 7 puis 6 km/h (en dessous, on tombe...) sur le dernier fameux "truc". Sorti de là, même un "courage, le ravitaillement est à 1 km" d'un signaleur ne suffisait pas à me réconforter et je faisais le parcours au ralenti jusqu'au ravito de La Coutronne, le même qu'à l'aller sauf que là je ne pouvais pas aller plus loin !

Je réalisais en mangeant et en buvant que je ne m'étais pas assez alimenté avant et pendant la course ; j'avais bien une barre protéinée, mais rien que pour en avaler la moitié, il m'avait fallu plusieurs minutes et boire abondamment pour qu'elle passe dans le gosier.
Pire, je n'avais plus de souffle, à chaque inspiration je manquais de m'étouffer. Pas rassuré et à ce point de fatigue, je décidais d'attendre un peu en m'allongeant sur la pelouse pour récupérer. Je me demandais si j'allais pouvoir repartir.

Au bout de quelques minutes, après quelques hésitations, je repartais doucement, après avoir laissé plusieurs gars (et une fille) passer sous mes yeux. Il y avait 3 kilomètres à grimper encore pour atteindre le sommet de l'Espigoulier, dans la descente duquel j'espérais me refaire une santé. Je me faisais doubler par mon récalcitrant de l'aller, mais je restais sagement à mon rythme.

En haut de l'Espigoulier (km 113), j'abordais une belle descente de 10 km, que je connaissais puisqu'empruntée à l'aller en sens inverse. Hormis une zone de 2km environ de bitume granuleux, la descente était large et belle. 2 fusées me passaient (l'un d'eux dossard 200 descendant aussi vite qu'il montait lentement), j'en profitais pour m'exercer à prendre les virages correctement.
Arrivé à Gémenos, la forme revenait progressivement mais il fallait finir seul les dernières difficultés, avec heureusement les coureurs finissant les autres parcours comme compagnie et je reprenais petit à petit ceux qui m'avaient doublé au ravitaillement. Une dernière ascension du Col de l'Ange passait relativement bien, puis c'était une première entrée dans Roquefort la Bédoule, avant de prendre une nouvelle côte casse-pattes (Petit Rouvière ?) menant à Roquefort à nouveau.

Une dernière zone de plat et un dernier ravitaillement (juste le temps de boire et manger un quartier d'orange) avant de retrouver Cassis et c'était la montée finale du Col de la Gineste en direction de Marseille. Motivé par la perspective d'en finir (?), il n'y avait plus de répit jusqu'à l'arrivée. Montée de la Gineste en force (sur 1 km) puis zone de faux-plat ascendant vers le sommet du col (durant 5 km), je basculais dans la descente où toute appréhension avait disparu.
Les 2 derniers kilomètres menant au campus de la fac de Luminy étaient rapidement effectués, mais ce final était interminable. A l'entrée dans le campus, un signaleur me lançait "plus que 600 m!". Ces derniers 600 m étaient constitués de 3 murs successifs, et je maudissais les organisateurs d'avoir ajouté ces dernières bosses alors qu'on en avait déjà assez bavé !

J'en terminais en passant en haut du dernier talus sous la banderole "arrivée" en 6h26, manquant la "pomme d'or" pour 3 mn alors que j'avais 6h09 au compteur, la différence étant le temps d'attente au départ et celui passé aux différents ravitaillements.
Il me fallait un bon quart d'heure pour récupérer, tant j'avais l'impression de manquer d'air et tant j'étais épuisé, limite malaise vagal.

Francesco en finissait en 6h40, en ayant une nouvelle fois essuyé une crevaison de la roue arrière, et Pierrot en 6h44, était le seul du CCO à décrocher l'or, remarquable performance eu égard à la difficulté du parcours et au handicap de départ.

Nous nous retrouvions pour déjeuner, devant une plat de gnocchi gratinés et un bon verre de rosé de Provence bien frais. Puis nous assistions un moment à la remise des récompenses, le club local de Pierrot (Cyclo club de Sanary) étant récompensé pour être le plus nombreux hors Bouches du Rhône.

Au final, une remarquable organisation, même si on peut regretter le système de départ, mais avec 2500 concurrents....difficile de faire autrement.

Nous repartions vers 16h30, sous un ciel menaçant, en direction de Sanary où le soleil et la mer nous attendaient pour une baignade réparatrice.

Le lendemain, Pierrot nous emmenait faire un "décrassage" (qu'il disait) en montant au sommet du Gros Cerveau, à quelques 400 mètres, qui surplombe la mer sur les hauteurs de Bandol. 26 km qui nous faisaient regretter de ne pouvoir rester plus longtemps.

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