L'ARDECHOISE SUR DEUX JOURS

C'est trop bon !

Le vendredi 18 juin et le samedi 19 juin 2010, le CCO sous l'égide de Jean-Paul Segarra
a participé aux "Hautes Terres", une épreuve de l'Ardéchoise sur deux jours avec 21 cols
au programme sur 342km et 6195m de dénivelés.
10 cyclistes ont répondu présents dont 9 inscrit au CCO :
Pascal CANDÉ, Marcel TORTOLANO, Francesco ARNI, Daniel ROTTIER, Frans DAVELAAR,
David GUEDJ, Gilles CLECH (ami de David), Philippe LEDUC, Lionel BAZEILLE et
Jean-Paul SEGARRA.

Compte rendu d'épreuve (par David Guedj) :
"2010 est le cru de cette aventure.
5200 mètres, c'est le dénivelé.
290, c'est le nombre de kilomètres.
10, le nombre de fêlés à venir.
Jean-Paul, Pascal, Lionel, Marcel, Francesco, Daniel, Frans, Philippe, Gilles, David !
Et voila, la fine équipe est de nouveau réunie pour partir à l'aventure des pentes ardèchoises. Frais et heureux de se retrouver enfin, nous prenons la route ce matin du 17 juin 2010
pour rejoindre le petit village de Saint-Félicien où se tient, comme tous les ans,
cette épreuve mythique qu'est l'Ardéchoise.
Répartis en 2 voitures, nous ne mettrons pas de temps à atteindre notre but.
Sur la route, nos yeux ne quittent pas le ciel qui nous déverse des trombes d'eau depuis
Auxerre, mais nous gardons le moral et sommes sûrs que demain le ciel sera clément.
Encore une fois, Jean-Paul, fidèle à son habitude, nous à réservé une organisation sans faille.
Le camping dans lequel nous poserons nos affaires est agréable et les mobiles-homes sont
confortables.
Après avoir pris nos dossards au village-départ de Saint-Félicien, nous faisons quelques
courses et prenons ensemble le pot de l'amitié pendant lequel les ambitions de chacun
vis-à-vis de l'épreuve de demain sont affichées.

Ça y est, l'appel du 18 juin est sonné !
Non pas seulement par l'intrusion de Jean-Paul dans les chambres le matin mais tous en
tenue, enduits de crème camphrée, beurrés comme des tartines, bardés chacun de nos
astuces pour être à la hauteur de l'événement, paquetage en ordre.
Les dernières vérifications sont faites et nous rejoignons la ligne de départ.
Nous tentons tous d'occulter les nuages noirs qui nous menacent, et enfin, le sourire aux
lèvres, nous passons le premier point de contrôle donnant le départ de notre aventure.
Le col du buisson, même si ce n'est pas encore du côté le plus dur, nous le montons enfin
après un an d'attente et de préparation.
Tous groupés dans la bonne humeur et les blagues de Jean-Paul.
Les cols se succèdent et la cohésion du groupe reste intacte.
Jean-Paul, sur une jambe s'amuse comme un gamin de 10 ans, il nous met une ambiance
agréable mais les fous rires qu'il occasionne nous coupent souvent les jambes.
Pascal, impérial sur son vélo, ne semble jamais forcer sur les manivelles, il enquille les cols
tel un chasse-neige face aux congères.
Francesco reste en retrait, le buisson c'est pour demain !?!
Lionel, comme à son habitude couché sur le cintre, appuie si fort sur les pédales que le vélo
en gémit de souffrance.
Frans nous prépare le café !
Le hollandais volant mouline tant qu'il nous en donnerait le mal de mer.
Philippe, comme à son habitude, discret mais là, jamais à la traine, jamais à l'avant,
simplement toujours là !
Daniel, la force tranquille comme Philippe il observe le groupe.
Gilles, le breton, heureux que le soleil ne soit pas trop fort, découvre la joie de rouler avec
cette bande d'allumés mais si sympathique.
Marcel, pour sa première venue parmi nous, brille dans tous les cols en attendant depuis le
début qu'une bosse arrive pour qu'il puisse s'exprimer tant le circuit lui semble plat.
Et moi (David), et bien comme à mon habitude, derrière le groupe, la langue sur le boyau,
sans avoir suffisamment d'oxygène pour râler.
Après 80 km de route, nos dix Ardéchois d'adoption, s'arrêtent prendre un peu de force
au milieu d'une descente dans un petit restaurant de montagne.
La propreté du lieu reste sommaire, mais la terrasse pas encore inondée de pluie nous permet
de nous restaurer avec vue sur la montagne.
Salade, pâtes et poulet, pour certain !
Le ventre plein, nous reprenons la route et nous nous engageons sur un col abrupt qui,
comme digestion est dûr à passer.
Mais quelle joie pour notre Jean-Paul National de retrouver en haut du col un troupeau de
chèvres !
Des vrais cette fois !
Le col de la croix du Bauzon marque un tournant dans la première journée.
Les premières fatigues pointent du nez.
Daniel est le premier à lâcher le groupe dans cette montée de 22 km.
Mais je n'aime pas avoir un pote seul dans la montagne alors je lâche à mon tour le groupe
et reste avec lui.
Frans, contre toute attente, se retrouve à son tour en difficulté et restera avec le duo
Daniel-David.
Puis c'est au tour de Philippe, fringale, fatigue, le tout cumulé qui lui fait poser pied à terre.
Il restera en compagnie de Gilles qui fait le break avec lui.
Ensuite c'est au tour du col du pendu, mais la, ce n'est pas la fatigue qui anéantira le
groupe mais une pluie battante et froide qui ne nous lâchera pas jusqu'au refuge 5 étoiles où
nous sommes sensés passer la nuit.
Nous arrivons dans cette espèce de presbytère ou colonie de vacances pour ado catholique.
L'endroit est froid et humide, mais bien heureusement, l'accueil de nos hôtes nous réchauffe
quelque peu, grâce à du chocolat et un bon café.
Nos sacs plein d'affaires propres et sèches ne sont pas encore arrivés : petit retard du
camion !
Lorsqu'enfin nous récupérons nos biens, nous nous ruons comme des affamés sur les quelques
douches mises à notre disposition.
Comme toujours, le débit est faible, voir inexistant, mais cette fois l'eau est chaude.
Le dortoir, quant à lui est plus petit que celui de Jeanne D'arc, mais pas plus confortable.
La température est quasi égale à celle de l'extérieur ainsi que l'humidité.
Enfin, un repas chaud servi cette fois en intérieur, une bonne bière dans un petit troquet
et nous voila tous au royaume des songes.
Et quel royaume ! Peu de ronflements, en effet !
Mais que de concours de flatulence nous avons eu !
Le matin au réveil, même si la bonne humeur du groupe prend rapidement le dessus, en
ouvrant la fenêtre nous découvrons la pluie, les nuages à porté de mains et le froid saisissant.
De longues tergiversations avant de reprendre le départ, mais n'ayant pas d'autres solution,
nous entamons la seconde journée avec un décor dantesque.
Jean-Paul devant comme à son habitude et les autres derrière.
Dans la descente rejoignant le lac d'Issarles, la pluie et le froid glacial ont raison de moi,
qui arrive en bas dans des tremblements à en tomber du vélo.
Daniel, Jean-Paul, Marcel et Philippe me réchauffent comme ils le peuvent et nous reprenons
la route.
A part le temps, Francesco aura des ennuis mécaniques, résolus au ravitaillement de Béage
grâce à un garagiste mais nous arriverons ensemble sans encombre au mont Gerbier de jonc !
Deux alternatives s'offre alors à nous :
Soit nous faisons le circuit comme prévu, soit nous coupons de 50 km.
Comme d'habitude, de longues tergiversations inutiles nous laisserons sur place avant qu'un
accord commun nous amène à couper.
Trop froid, pas d'envie particulière d'en faire plus.
Seul Marcel était fervent supporter de la rallonge.
Jean-Paul aurait bien aimé, mais Pascal n'était pas décidé !
Gilles ne disait rien, mais il aurait lui aussi bien voulu faire la totalité du parcours.
Quelques écarts commencent à se faire sentir au sein du groupe alors que nous atteignons le
col de Clavière.
Trois groupes se forment, Jean-Paul devant avec Marcel irrésistibles.
Personne ne suit, voir ne peut suivre.
Pascal, Frans et Francesco.
Oui Francesco, qui se disait si mal la veille et ce matin, il ne laisse partir personne d'un seul
coup.
Serait-ce l'approche du col du Buisson !?!
Gilles, Philippe, Daniel et moi fermont la marche après avoir laissé Frans souffrant, rentrer
en voiture avec son épouse.
Le col de Rochepaule sera déterminant pour la suite.
Francesco place une accélération et s'en va rejoindre Jean-Paul et Marcel.
Pascal, Daniel, Philippe et Gilles glissent le long de la pente comme des métronomes.
Je leur fais une crise d'hypoglycémie et pose pied à terre sur des pentes d'à peine 5%.
La descente vers le buisson gardera la configuration des trois groupes cités ci-dessus.
Et la bagarre commence.
Marcel s'est fait malproprement distancer dans la descente.
Jean-Paul et Francesco sont seuls en tête.
Jean Paul reste devant et passe de gauche à droite pour ne pas laisser passer Francesco.
Mais notre italien national, plein de douleur la veille, fatigué avec peu d'entrainement, largue
de peu notre Jean-Paul.
Marcel ne reviendra pas.
Derrière, Pascal, la locomotive diesel, puis les quatre compères, Gilles, Philippe, Daniel et moi.
Sur les 15% j'ai un peu d'avantage, certainement lié à l'embouteillage des cyclistes qui
encombrent la chaussée.
Philippe juste derrière, ne mettra pas de temps à me reprendre et à me distancer.
Puis, vient le tour de Gilles.
Il remonte sur moi, me double et me laisse sur place.
Il s'éclate !
Le temps de la journée était pour notre breton préféré !
Il aime la pluie, il aime le vent.
Alors sur une jambe, il rejoint Philippe, qui est bon grimpeur, le double et le dépose.
Daniel finit par me rejoindre et tous les deux, arrivons en haut ensemble.
Nous retrouvons Lionel qui n'avait pas pris le même hébergement que nous et que nous
n'avions pas revu depuis la veille sur le circuit.
Alors s'entame la grande discussion autour des ruses et tactiques pour prendre la tête dans
ce col du Buisson, ultime ascension de notre Ardéchoise.
Ne reste plus qu'à redescendre vers l'arrivée, toujours selon deux écoles bien distinctes.
Jean-Paul et moi à fond devant jouons de la trajectoire et les autres, tranquilles, profitant
de cette dernière descente pour admirer le paysage qui recommence à nous déverser une pluie
fine, un crachin Breton.
Malgré la pluie, malgré le froid et le vent, nous inscrivons à notre palmarès des souvenirs,
une inoubliable randonnée exigeante mais dans un cadre si beau !
Nous finirons la journée autour d'une table à refaire le parcours et en imaginant tout haut
combien nous fûmes bons !
Encore une fois et ce, malgré son âge " physique ", Jean-Paul à été le plus fort.
Deux jours devant le sourire aux lèvres, blaguant, chantant dans les cols alors que tout le
monde enfonçait la pédale.
Marcel, nouveau parmi nous, fût le Pantani du groupe tant sa facilité dans les montées était
déconcertante.
Pascal, comme à son habitude, impérial sur son vélo, droit comme un I quelque soit
l'inclinaison de la route.
Frans, le hollandais volant, victime d'une mauvaise douleur au genou, n'a pas pu s'exprimer
comme il aurait voulu.
Gilles, nouveau aussi, le breton qui grimpe.
Il a accusé les deux jours sans aucune souffrance apparente.
Francesco, malin comme un singe, a usé de tous les stratagèmes pour que nous soyons
indulgent avec lui pendant les deux jours, mais sans surprise nous à montré sa présence sur
l'épreuve dans le dernier col.
Daniel, la force tranquille, toujours là, fidèle à lui-même, le compagnon de sortie idéal,
fiable et agréable.
Philippe, le petit grimpeur qui se dit souvent pas très bien mais qui nous démontre rapidement
le contraire en s'envolant dans les cols dans un rythme de pédalage impressionnant.
Lionel, le calme parfait, allongé sur son vélo comme s'il cherchait à faire partie intégrante
de son cadre.
Utilisant des braquets proférant un couple pas encore inscrit dans les tablettes, il arrache
son vélo de la montagne tel un bâton de dynamite.
Et moi, David, le râleur, toujours à la traine ne supportant pas les températures en dessous
de 25° et ayant plus de force dans la parole que les pédales.
Et bien ce groupe à su tirer son épingle du jeu et passer un week-end entre potes sur un
circuit magnifique.
Nous pouvons tous tirer notre chapeau à Jean-Paul qui à tout organisé et dont les valeurs
humaines qu'il arbore lui font honneur et nous procure tant de plaisir."

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