Le 18 septembre 2011, jai participé au raid
maxi sur 120km des Roch des Monts dArrée à Huelgoat
Finistère, mis au calendrier C.C.O. Le départ de Carrières-sur-Seine s'est fait le samedi 17 septembre 2011, en covoiturage avec Pierre Dorival et François Forge. Arrivée à Carhaix-Plouguer, lieu de notre hébergement Hôtel ** pour déposer nos effets, et direction Huelgoat pour chercher nos plaques de cadre. A mi-chemin, arrive une grosse averse que les balais dessuie- glaces ont du mal à chasser du parebrise ! Le moral en prend un coup ! Il y a quelques exposants VTT et autres, et une exhibition de BMX. De retour à lhôtel, nous sirotons une bouteille de cidre que François a ramené dun stand (pas mal). Dimanche matin, nous sommes arrivés vers 8h00 à Huelgoat. Pierre est obligé par les commissaires de garer la voiture dans un champ. Le reste est à faire à VTT jusquau départ. Jai pris la précaution de mettre limpair, le ciel est bas, très bas. Voilà, nous sommes partis ! Pierre écrase les pédales et nous largue parmi dautres concurrents. On le rejoindra un peu plus tard. Le circuit est roulant et pour le moment, nous sommes dans les bois qui nous protègent de la pluie qui fait son apparition. Pierre, curieusement, ne roule plus ! François et moi roulons à vitesse très réduite. Après un bon moment, il arrivera à nous rejoindre. Le parcours devient plus technique et Pierre, une nouvelle fois, est à la traine. Je commence à me méfier de ce que me réserve la suite ! Voilà, on attaque le dur avec François : une longue montée dans la rocaille rendue très glissante par la pluie. Quelques rayons de soleil me réchauffe et nous profitons du magnifique paysage qui souvre à nous, (vraiment magnifique). Un cortège de vététistes sétend en file indienne le long du sentier et jusquau sommet qui est encore très loin. François, quant à lui, a pris la poudre descampette puis, quand je ne my attendais pas, Pierre arrive comme une balle et me laisse sur place, sans un mot !?! Je me retrouve donc seul, le terrain devient de plus en plus technique et difficile. Nous sommes dans la lande avec des fougères et de la caillasse en équilibre instable. Je ne suis pas vraiment rassuré. Peut être, par un manque de vigilance de ma part, ma roue avant se bloque dans une pierre et je fais un véritable soleil (celui la ne me réchauffe pas !). Je me retrouve nez dans la terre, une chute terrible ! Des gars qui étaient avec moi sarrêtent et maident à me remettre debout. Un choc au thorax me fait souffrir,le coude et les genoux sont en sang, et pas de CCO en vue ! J ai la rage ! Après une longue portion de portage pour arriver au sommet de ce Roch, mes douleurs me font toujours souffrir. Il y a là un promontoire pour admirer le panorama. Je pense à tort que mes compères sont là pour mattendre mais que nenni ! Une longue descente tout aussi périlleuse va me mener jusquau ravitaillement. Je retrouve mes deux c.c.o.maines et je leur fais part de mes soucis. Le temps que je me restaure quelque peu et y'a plus personne ! Jme dis "je finirai le Roch seul, au moral". Larrivée est encore très très loin. Je continue mon périple malgré tout à bonne allure, et je retrouve mes deux compères que je passe sans un mot. Je suis mon rythme sans faiblir jusquau prochain ravitaillement et là, je me dis qu'on va se regrouper et finir le raid ensemble. Il ne manque de rien dans les ravitaillement, le tout est à profusion, (anecdote : dans une assiette il y a un truc blanc qui ressemble à de la rillette, un gars me dit "tu ne connais pas ? Cest très bon". Je lui réponds que non. "Et bien cest du gras" (du saindoux avec du sel). Un régal ! Vraiment !). Puis, voilà l'arrivée de mes amis. Ils m'ont vu mais contre toute attente, ils ne sarrêtent pas ! Les bras men tombent. Japprends, par un concurrent, que maintenant, le final allait être encore plus dur et encore plus technique. Je vous avoue qu'à ce moment-là, le moral est au plus bas, mais rien au monde ne me fera abandonner ! Au départ du ravito, je reprends mon rythme, et arrive à les rejoindre. François est avec moi et me dit que Pierre ne va pas bien et quil ne va pas faire le 120km (bof, bof ?) et de ne pas soccuper de lui. Nous arrivons effectivement dans le dur, vraiment dans le dur : de la pierraille, des tranchées très étroites et cette fois, la pluie intense et violente avec des rafales de vent qui me font chavirer. C'est "Apocalypse Now" ! Jen chie vraimen ! Après encore un long portage de vélo, nous sommes très nombreux en file indienne. La pluie cesse. La montée était très périlleuse, même dangereuse et je mattends au pire. Je suis dans la descente "aïe! aïe! aïe!" Une descente vertigineuse avec des pierres instables, glissantes et je manque une nouvelle fois de prendre une pelle. Impossible de monter sur le vélo ! L'arrivée est en bas de cette impressionnante descente et il faut continuer jusquau bout du bout. Je traverse des cours deau, des mares et maintenant de la boue, et les montagnes russes (en Bretagne) ! François, quant à lui, est vraiment plus agile : il me largue ! Un chemin sur plusieurs km est une véritable tôle ondulée : je suis secoué comme une feuille. Maintenant, nous arrivons en forêt avec une autre partie de plaisir : racines, pontons, ... Japprends que deux gars sont tombés dans le bouillon. Je suis inquiet ! Jai toujours aussi mal mais heureusement quil y a pas mal de ravitos. Il reste une petite dizaine de km. L' arrivée à Huelgoat est une surprise de taille : on bifurque dans une petite ruelle. Je dois rêver : une montée à 18% sur trois ou quatre cents mètres ! Tout à gauche ! Je suis arc-bouté sur mes pédales, ma roue avant décolle de la chaussée, avant larrivée dune autre montée mais moins pentue. Voilà la FIN de cette aventure hors du commun. Le froid, la pluie, le vent, voilà ce qui aura été mon aventure. Je nai aucun regret, bien au contraire, François est là et nous décidons daller nettoyer nos vélos puis de nous diriger vers la voiture. Mais avant, je décide de rendre une petite visite à la Croix Rouge pour panser mes plaies et mes bosses. C'est une rapide oscultation, rien de fâcheux. Alors que nous allons nous diriger vers la voiture, des coups de klaxon retentissent : cest mon Pierre dans la voiture ??? Âpres une rapide toilette, nous enfilons des affaires propres et nous allons nous restaurer avec, encore la pluie qui revient sinviter à la fête. Je suis fourbu, courbaturé, mais malgré tout heureux davoir fini ce Raid Maxi. 9 heures de VTT : dur dur ! |